mercredi 13 août 2014

SUMMER BREAK



 

 

il pleut à verse dans l'ouest,

il est temps de filer,

de prendre le large, de tout couper.

Une desintox numérique en somme.

 

bel été,

rendez-vous sous de meilleurs cieux.

BIG UP !

mardi 15 juillet 2014

BILLET D'HUMEUR // IN THE MOOD // Dreamin'

KEVIN RUSS

KEVIN RUSS

Long weekend,
entre gris et lumière rasante, pas de feu d'artifice de mon côté (pas fan de la chose) mais un weekend où le temps s'est ralenti (le fait que l'enfant soit en vacances y est pour quelque chose).
Le ralentissement est souvent synonyme de paresse.
Et si vous saviez comme je l'aime, la paresse....  Rien n'est moins simple pourtant que de prendre plaisir à ne rien faire, papillonner, attendre, humer l'air comme un chat et laisser l'esprit voguer.
C'est arrivé ce weekend, avec ce sentiment de partir ailleurs, loin, juste en pensées.
Décrocher.
et imaginer,
rêver,
à nouveau.
 
Oui, à nouveau, parce que, je ne sais pas vous, mais le quotidien, n'est quand même pas super alléchant question rêves. Entre la Palestine, les arrêtés du FN, les nouvelles désastreuses des géographes et océanologues, le rêve est bien la dernière chose que l'on nous invite à faire.
 
Pourtant, ce weekend, à nouveau j'ai rêvé, j'ai fantasmé, imaginé, redonné de la valeur à des désirs enfouis, des vies secrètes, des "envies de ".
Ces pépites de bonheur, j'en ai des tas (ça m'a rassuré, tout n'est pas noir et sans espoir dans le fond de mon âme!).
Je les garde un peu pour moi avant de vous les livrer, par contre, avec mon amoureux, nous avons partagé ces rêves, qui ne sont pas forcément les mêmes, mais qu'il est si bon de chérir.
Et puis, aussi, on s'est dit qu'il ne fallait pas trop attendre, pas trop les voir s'éloigner, au risque de devenir aigris et un peu malheureux aussi.
 
Ce que je peux vous dire, quand même, c'est que tout à commencé avec KEVIN RUSS.
Le connaissez-vous?
Je l'ai découvert il y a peu et depuis, je suis en attente de ses images, chaque jour, comme on attend une petite surprise.

 
Kevin Russ est un trentenaire américain qui sillonne les routes et qui fait des images à l'aide son iPhone et de quelques appli. Rien de plus. "iPhone only". Certaines de ses photos sont à vendre, pas très chères et c'est ce qui lui permet de continuer à vivre, très simplement. (N'imaginez pas les dollars à profusion, oulà non! En gros, il vit dans sa voiture).
Il a compte instagram que je vous conseille de suivre (presque 120 000 followers quand même)... et j'avoue avoir eu quelques frissons de bonheur quand il posté ses photos d'Alaska, il y a quelques jours, TRANQUILOU A COTE DES OURS.
Il y a un peu de Kerouac là-dedans, bien sur, mais façon 21ème siècle...
Donc, juste pour le plaisir, une petite phrase extraite de Sur la route. (lecture fortement conseillée pour votre été...), et n'oubliez pas de paresser, ni de rêver, que diable! Nous avons encore du chemin à faire ensemble!
 
"Une fois de plus, nos valises cabossées s'empilaient sur le trottoir; on avait du chemin devant nous. Mais qu'importe : la route, c'est la vie."
 
K E V I N R U S S :
--> son compte instagram, (avec les photos des ours)
--> son tumblr 
 
(et bien sur, les photos ci-dessus sont de Kevin Russ)

vendredi 11 juillet 2014

JEPPE HEIN ou l'art de la fugue

Jeppe Hein, Distance, 2004
Courtesy Johann König, Berlin et 303 Gallery, New York



 Jeppe Hein, Semicircular Mirror Labyrinth, 2013
Courtesy Jeppe Hein
 
Une fugue est une composition musicale à plusieurs voix, écrite en contrepoint et fondée sur le principe de l'imitation.
Le sujet ou thème semble "fuir" continuellement d'où le nom de fugue.
Pratiquer l'art de la fugue demande de sérieuses compétences et un travail minutieux.
 
L'exposition de Jeppe Hein au LiFE, Lieu internationale des Formes Emergentes, à Saint-Nazaire est de cette nature: un travail minutieux, une composition qui se déploie dans l'espace à la manière d'une partition musicale. 
L'oeuvre DISTANCE donne à voir une sorte de chorégraphie de balles qui filent sur un circuit impossible à suivre. Complètement hors du temps et installée dans l'espace impressionnant de l'ancienne base sous-marine (1460m2 de surface quand même ...), la sculpture de l'artiste danois vous entrainera,  et ce, malgré vous.
 
Les œuvres plastiques déployées dans le Life, sont une expérience en soi... Cet espace ne ressemble à aucun autre : il est monumental, sombre, brut mais pas dénué de charme. Non au contraire, on sent bien que pour les artistes qui s'y frottent, l'enjeu est de taille et souvent, la magie est là. (oui, les artistes sont un peu des magiciens)(cœur avec les doigts).
La proposition de Jeppe Hein est tout en contrastes: monumentale ET légère, une et multiple à la fois, inclassable... Entre sculpture, architecture, manège, machine infernale fantastique...
 
Le plus beau dans tout cela, c'est vous et moi: les visiteurs.
Nous sommes la raison d'être (oui, oui, vous) de cette pièce. Jeppe Hein aime le public, mais ce qu'il apprécie encore plus, se sont les échanges que la rencontre avec des œuvres d'art permettent. Alors, pour cela il s'installe souvent dans l'espace public (qu'il qualifie de "sans frontière" contrairement aux musées/centres d'art/institutions), crée des bancs atypiques, se veut farceur quand il réalise des pièces qui ne s'actionnent qu'en notre absence...
 
 
L'art de la relation, en somme.
Jouer avec le public, interagir, permettre la rencontre, vous IMPLIQUER, d'une manière ou d'une autre. Pour Jeppe Hein, l'art est une expérience, collective, sociale, joyeuse...
 
"Rien ne nous oblige au mouvement. Le spectateur peut devenir acteur s'il le souhaite. C'est en tout cas le principe même de mon travail. Il y a une participation : je préfère qu'elle soit active de la part du visiteur, mais elle peut être aussi entièrement passive. C'est son choix".
(Extrait d'un entretien réalisé avec le Grand Café pour l'exposition DISTANCE, 2014)



ci-dessus:
Photos de Appearing Room, une sculpture fontaine installée à Londres et
Loop Bench, une installation crée en 2009 pour Art Basel.

--> Exposition à découvrir au LiFE jusqu'au 5.10.2014 // entrée libre
--> Le super site de Jeppe Hein
--> un pinterest crée pour l'occasion!
--> un projet dans l'espace public autour des bancs



mardi 8 juillet 2014

MUSIC IS MAGIC (avoir 15 ans à nouveau)



Bientôt,
très bientôt,
je reviens avec des articles, des images, des rêves,
de la magie quoi...

Allez en attendant,
en attendant et bien je te propose mon coup de cœur du weekend au Festival de Beauregard.
Les majestueux Portishead qui ont livré une incroyable prestation.
Pfiiou
et sinon en attendant, c'est boulot, boulot, boulot.
Mais j'arriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiive.
Patience.

mercredi 28 mai 2014

#MUSIC // ODEZENNE // la musique adoucit les moeurs //

Al, Jaco, Merlin et Priska composent le crew d’ODEZENNE
Un peu calmée depuis dimanche soir, j'avoue.
un peu choquée en réalité, comme après un accident.
Figée dans une sorte d'immobilisme, le temps de rassembler tous mes esprits et de réagir.
Réagir avec un son, des artistes qui écrivent, déclament, chantent avec un air faussement grave, toujours décalé et jamais premier degré.
O D E Z E N N E
Originaires de Paris et Bordeaux, ODEZENNE n'est jamais passé par les circuits traditionnels de la production musicale. Ils créent même sur internet un concept participatif: odezenne à la demande. Le but étant d'imposer la programmation de leurs concerts dans des grandes villes grâce à la création d'évènements facebook ouverts. Lille, Marseille, Toulouse, Montpellier ou Lyon font partis des villes où l'idée fonctionne. Entre slam, rap, chanson française, effet screw et électro ODEZENNE brouille les pistes. Tout le temps, comme des mutants.
"En réalité, on n’a pas “choisi” l’indépendance. On s’est auto-organisé par la force des choses car les labels qu’on est allés voir à nos débuts nous ont toujours dit que les disques étaient trop spé, pas assez comme ceci ou je ne sais quels arguments. Finalement, ils se plantaient puisque, avec nos moyens réduits, on a vendu près de 14 000 disques, avec un distributeur qui fait des petites mises en bacs de 400 CD, et qu’on est désormais programmés aux Vieilles Charrues, aux Eurockéennes, qu’on prépare un Olympia pour 2015.."
Cette façon de sortir de la route principale, de faire autrement, de faire comme bon nous semble, d'y croire aussi, je pense que c'est là que se nichent les alternatives et les ressources.
Dans leur dernier album (OVNI), ils font leur Appel du 18 juin.
Le sens du discours de De Gaulle est bien toujours là. Ils changent par exemple « armée française » par « industrie musicale », « gouvernement » par « dictature », « combat » par « création » et ainsi de suite…Ils démontrent ainsi deux choses : que ce texte est remarquable, et que la résistance s’applique à n’importe quelle forme de domination.
ODEZENNE vient de sortir un nouvel EP intitulé Rien
Ils font la tournée des festivals cet été, collent eux-mêmes les affiches de leurs concerts, se sont arrêtés de bosser pour devenir intermittents, font des aller-retour entre Paris, Berlin et Bordeaux, ont crée leur propre label, Universeul, ne se reversent pas de royalties (qui servent donc pour acheter du matériel, financer de l’affichage et de la promotion). Ils sont en constante évolution. Et farouchement indépendants.
Et  nous, sommes nous encore capable de muter?
collectivement?
--> leur site odezenne.com (il est top)
--> un chouette podcast, l'émission "dans les oreilles de" (Isadora Dartial, sur radio Nova)
--> un interview tout chaud via les INROCKS
--> et un plus ancien, mais sans détours, là!

vendredi 16 mai 2014

VIGNETTE ARTISTIQUE #3 LAURENT PERNOT, FRENCH MAGICAL ARTIST



Laurent Pernot, Le cerveau est plus vaste que le ciel, Commande publique, 1% Artistique, inaugurée le 17 janvier 2014, collège Lou Blazer, Montbéliard.Copyright Laurent Pernot

 


Laurent Pernot, Natures Mortes, Vase céramique, bouquet de fleurs, résines, givre et neige artificielles, 2013 Copyright Laurent Pernot

 
Envie de douceur, d'une sorte d'apaisement après cette semaine dure, violente, sanglante.
il y a bien sur la découverte, incroyable et tellement tardive de Camille Lepage, 26 ans, morte sur le terrain, photojournaliste en Centre-Afrique.
Il y a la découverte de Boko Haram, groupe sunnite pour la prédication et le djihad qui signifie littéralement "L'éducation occidentale est un péché".
Il y a encore et toujours les insultes à l'encontre de la ministre, Me Christiane Taubira. Je suis allée faire un tour sur sa page Facebook et les commentaires que j'ai pu y lire me laissent sans voix. Sans voix aussi de voir qu'elle devient depuis des mois le bouc-émissaire de la droite.
 
La haine est sur le pas de notre porte. Le racisme est donc totalement décomplexé. C'est si simple, si tentant de céder à la peur de l'autre, de l'étranger, de ce qui diffère.
 
Donc, depuis quelques jours, je pense à LAURENT PERNOT.
 
Un artiste que j'ai rencontré il y a quelques années et avec qui j'ai eu la chance de travailler.
Un artiste qui arrive à poser un silence dans une salle de 25 collégiens, a priori indisciplinés, à priori incapables de se concentrer, à priori. Laurent, lui arrive à  maintenir une attention totale, pendant deux heures. Voire même, ils en redemandent.
Un artiste qui a cette capacité à vous transporter, à vous emmener, à vous proposer un autre chemin: un artiste magicien.
 
Laurent Pernot est un jeune artiste, de celui que vous avez envie d'avoir comme ami. Parce qu'il écoute, parce qu'il s'intéresse, et que ses œuvres vous proposent à chaque fois une histoire que vous souhaitez qu'il vous raconte dans le creux de l'oreille.
Laurent Pernot manie la vidéo et la lumière comme personne. Ses installations sont comme des poésies en trois dimensions et jouent avec le romantisme (un peu), la science-fiction (beaucoup), les souvenirs (un peu aussi) et une apparente douceur.
 
Mais surtout Laurent Pernot est un caméléon, il n'a pas peur, il se glisse dans une classe, dans un collège, auprès de jeunes et de moins jeunes et engendre cet apaisement général nécessaire pour apprécier une œuvre d'art.

--> Son site
--> sa galerie ici

lundi 12 mai 2014

Billet d’humeur // QUE VAIS-JE FAIRE DE TOUTE CETTE LIBERTE ?

 
Afsin Ghaffarrian (DR)
 
Les femmes de plus en plus impliquées dans la vie politique iranienne – Credits: Reuters
 
 
La question n’est pas de moi ,mais d’un danseur et chorégraphe iranien, AFSIN GHAFFARIAN.
Elle fait écho à une question posée ici : "que sommes nous censés encaisser au nom du divertissement ? ".
Et à ce clip, réalisé par quatre iraniens, qui, eux aussi, comme des milliers d’autres personnes, ont voulu faire leur version d’HAPPY de Pharell Williams.
Leur vidéo m’a donné des frissons, leur courage surtout. En Iran, certains « divertissements » sont tout simplement interdits:  "en République islamique d'Iran, il est tout simplement interdit d’écouter une telle musique, encore plus de danser dessus en public, sous peine de se voir infliger une salve de coups de fouet" (source ).
 
 
 
Quand est-ce que le divertissement (un clip, une chanson, une série) devient un acte politique ? Artistique ? Où se trouve la frontière ?
Je me suis rendue compte, que parfois, j’oublie. J'oublie le risque.
J’oublie qu’ailleurs, la femme, le corps, la sexualité, le plaisir, et les artistes qui l’expriment sont purement et simplement interdits. Sans discussion possible, pas d’alternative, aucune. Ils risquent la mort ou l'exil. Tout simplement.
 
Je me divertis et j’oublie. Pas beaucoup hein, mais juste un petit peu.
Donc, les artistes sont là, pour me rappeler, me déranger, m’interroger.
C’est vrai que souvent l’art contemporain déplaît.
Il ne divertit pas.
Il questionne et se pose J U S T E  L A, à cet instant précis dans ta vie, ton histoire, ton ressenti, ta culture.
Et toi qui es-tu ? Que ressens-tu ? Que vis-tu aujourd’hui ? Que vas-tu faire de demain ?
Que vas-tu faire de toute cette liberté, justement?
 
 
En faisant des recherches pour ce billet, je suis tombée sur ce danseur, dont les mots et le parcours font écho, bien évidemment.
** AFSIN GHAFFARIAN **
« En Iran, le corps est un péché. Il touche, il jouit, il danse : tout ce qui est défendu ! Danser est interdit ; danser quand même est une protestation ».
Afshin Ghaffarian est danseur. Il a dû fuir son pays, l’Iran, pour pouvoir s’exprimer et protester librement à travers son art. Réfugié en France depuis octobre 2009, il travaille aujourd’hui au Centre national de la danse, à Pantin. Il a 21 ans quand, passionnés de danse contemporaine, lui et quelques amis créent une troupe clandestine underground à Téhéran. A l’abri des regards. Car en Iran, cette danse est interdite depuis la Révolution islamique. En juin 2009, après avoir été capturé, emprisonné puis maltraité par la police pro-gouvernementale iranienne pour s’être opposé au régime, il est finalement relâché. Et quitte l’Iran pour l’Allemagne, puis la France.
 
--> , sa compagnie de danse
--> ici, un très bel interview
--> et là, le podcast de l'émission "Venus d'ailleurs" de France Inter
 Petit rappel de la condition de la femme en Iran, (selon les organisations de défense des droits de l’homme), les femmes sont encore victimes de nombreuses discriminations dans la loi et dans la pratique:notamment en matière de mariage, de divorce et d’héritage. Une femme ne peut quitter le pays seule sans la permission écrite d’un membre masculin de sa famille et, selon la loi islamique en vigueur dans le pays, le témoignage d’une femme devant un tribunal équivaut à la moitié de celui d’un homme.